Chez BioLodging, nous sommes fiers de pouvoir dire que nos hôteliers sont engagés … en témoigne la lettre au bon goût d’un cuisinier-paysan de Patrick Duler.
Ses convictions sont fortes et il s’élève depuis longtemps déjà pour une prise de conscience en matière de qualité de l’alimentation. Sa cuisine et sa philosophie en sont la plus belle démonstration.
Il nous raconte aujourd’hui l’histoire d’une grenouille … peut-être que vous la connaissez déjà !
» Vous mettez une grenouille dans l’eau froide. Elle se régale. Vous chauffez l’eau, tout doucement bien sûr. Elle la trouve un peu chaude, mais cela lui convient. Plus vous chauffez, plus elle a chaud et se ramollit, jusqu’au moment où elle n’a plus la force de sauter. En revanche, si plouf, elle était tombée dans de l’eau chaude, elle aurait de suite sauté hors de l’eau.
Pour notre alimentation, nous sommes les grenouilles dans l’eau tiède. Depuis plus de 50 ans, année après année la qualité se détériore. Les produits agricoles sont en phase d’involution et ne sont plus capables de nous fournir une nourriture saine. Et pour goûter aux plaisirs gastronomiques, il faut passer par une multitude d’artifices technologiques ou chimiques, d’ailleurs les cuisines s’appellent maintenant des laboratoires.
Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les pratiques de l’agriculture intensive, par une dérive technologique chronique, appauvrissent de plus en plus les fruits, légumes et viandes en nutriments et vitamines. Si les produits sont moins bons, c’est qu’ils sont « mal élevés » : hybridation, engrais, herbicides, fongicides, pesticides, régulateurs de croissance, j’en passe et des meilleures. Et pour les animaux, c’est la même punition : antibiotiques, farines OGM, ensilage, … .
Comme ces produits n’ont plus de goût, l’industrie agro-alimentaire est obligée de rajouter des conservateurs, des exhausteurs de goût, des édulcorants, des arômes artificiels, et des colorants. Sommes-nous dans l’eau tiède ? Ou bien l’eau est elle déjà trop chaude ?
Pour ma part, j’ai sauté avant, et je traque tous ces additifs qui ne sont que des pisallers. Gustativement, je me promène maintenant dans une palette aromatique d’un autre temps qui, malheureusement, a quasiment disparu. »
Une réflexion qui nous incite à reconsidérer notre alimentation, à sa place dans notre vie, à sa dimension philosophique, à la façon dont nous éveillons nos sens … une petite histoire riche d’enseignements !
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