Certains se souviennent peut-être d’une halte que j’avais faite en octobre dernier dans cette petite maison familiale au bord de l’eau, entre la Couarde et Loix en Ré…
Dès que j’ai entendu, il y a 8 jours, que la Couarde sur Mer était sous les eaux à 40 %, je ne donnais pas cher de notre petite maison…
J’ai par ailleurs vérifié que les hôtels partenaires BioLodging de l’Ile n’avaient pas été touchés. Ils ont heureusement été épargnés par la tempête meurtrière, mais combien d’autres ne l’ont pas été ? Maisons englouties, cultures ostréicoles dévastées, chalutiers échoués dans les ports, familles délogées et parfois endeuillées…
A la vue de la « digue du Martray » (le point « névralgique » de l’ile), j’ai pu me rendre compte de la violence d’une eau déchaînée… L’eau est incontestablement l’élément le plus dévastateur… Rien n’y résiste; alors nous pourrions parler longtemps de l’état des digues, cela ne changerait probablement pas grand chose… Il y a sans doute davantage de grain à moudre du côté des autorisations laxistes de permis de construire…
Enfin, que pouvons-nous face à une telle conjonction de forces naturelles ?…
L’Ile s’est retrouvée en l’espace de quelques heures dans sa configuration du Moyen Age. Un archipel de trois îles : L’Ouest (d’Ars jusqu’aux Portes), Le Nord (Loix), L’Est, proche du Continent (de La Couarde à Rivedoux en passant par Saint Martin)
Revenons à la petite maison isolée… Dès notre arrivée sur les lieux, j’ai vu au loin qu’elle était toujours là… Cela doit tenir du miracle, car la petite « cabane » (à peine 10 mètres carré) a bien resisté…
Noyée sous un mètre d’eau, j’ai pu voir les stigmates de Xynthia : la trace du clapot sur la cheminée qui nous rappellera à jamais son passage…
Nous allons matérialiser cette marque, témoin d’une crue exceptionnelle, qui nous interroge néanmoins sur la montée des eaux et l’avenir des zones inondables… (notre côte atlantique en est une représentation parmi d’autres : Bengladesh, Maldives…)
Phénomène qui questionne également le sérieux des constructions en bord de mer, en zone inondable…
Cette petite maison, dont la vocation première n’était pas l’habitation mais la pêche et la chasse (quatre murs, un toit, ni eau ni électricité…) a été construite « à l’ancienne » dans les années cinquante (pierre + chaux, murs de 40 centimètres et digue en pierre)
Nos voisins ostréiculteurs nous ont affirmé qu’elle avait résisté car elle s’était « gorgée » d’eau… Vide, elle aurait probablement implosé sous l’effet de la pression « hydraulique »…
Toujours est-il que les quelques maisons qui ont tenu sont des maisons anciennes, non pas par leur conception (quoique la pierre par rapport au plâtre…), mais par leur localisation. Eh oui, la plupart des maisons anciennes ont été construites… en hauteur…
Tout le monde n’a pas le choix, me direz-vous, de construire en lieux sûrs… Mais pourquoi s’entasser dans des zones de « rêve » (virtuel au bout du compte) au péril de notre vie ?… Il faut assurément tirer les leçons de cette « chronique d’une catastrophe annoncée », comme le titraient les médias au lendemain de « Katrina » il y a près de cinq ans…
Le bon sens n’a pas de prix…
Et la nature en colère ne fait pas de cadeaux…
Ayons une pensée pour les victimes.
Mots-clefs : Catastrophe naturelle, Construction, Xynthia
Oui, la nature reprend toujours ses droits; construire durablement c’est tenir compte de l’influence des éléments. Quel bel exemple cette petite cabane restée debout. Pourquoi vouloir absolument une situation « les pieds dans l’eau » ? je préfère être en hauteur et admirer la mer (moi c’est l’Adriatique) en panoramique